Un tiers de la consommation énergétique française est due au chauffage des bâtiments, selon l’Agence de la transition écologique ; cette part, importante, est comparable en 2018 à celle des transports, alors que l’industrie et l’agriculture représentent à elles deux à peine le quart de la demande énergétique du pays.
Si depuis les années 1970, la consommation liée au chauffage diminue sous l’effet de réglementations et de modifications de comportements visant à réduire les impacts environnementaux, le chauffage représentait toutefois plus de 66% de la consommation énergétique des ménages pour leur résidence principale, en 2016 selon l’ADEME. Ainsi, les français ont besoin de plus d’énergie pour se chauffer que pour avoir de l’eau chaude sanitaire et se servir d’appareils électriques (cuisine, électroménager…).
Comment les français se chauffent-ils ?
Face à la diversité des équipements, vous avez des difficultés au moment du choix de votre chauffage ? Voici une vue d’ensemble de tous ces appareils.
Différentes sources d’énergie
Plusieurs formes d’énergie servent à la production et à l’émission de chaleur. Les chiffres précisés ci-dessous correspondent à la part prise par chaque source dans la production de chaleur en France en 2017.
Avec du gaz (41%) ou du fioul (12%). À partir de gaz ou de fioul, il est possible de se chauffer au moyen d’une chaudière à condensation, basse température ou standard.
Grâce à l'électricité (36%). Il existe des chaudières électriques qui ne nécessitent que cette ressource, tout comme les radiateurs électriques (les convecteurs, fonctionnant avec l'effet Joule, et les radiateurs mobiles d'appoint). Grâce à l’électricité, on peut aussi transformer des ressources naturelles (chaleur de l’air, de l’eau ou du sol) en chaleur pour l’habitat en installant une pompe à chaleur (PAC).
Et bien d'autres formes d'énergie ! Certains systèmes utilisent la chaleur solaire, la biomasse, ou encore du bois dans le cas de chaudières au bois ou de chauffages d’appoint. Enfin, les réseaux de chaleur urbains (5%) desservent des zones urbaines de manière centralisée et globale, à partir de gaz naturel mais aussi grâce à des ressources renouvelables telles que la géothermie profonde et la chaleur fatale industrielle. Aujourd'hui, on n’utilise presque plus de charbon (moins de 0.5%).
Systèmes centralisés ou décentralisés : quelles différences ?
Parmi tous ces équipements, certains, présents dans 57% des maisons individuelles, produisent, distribuent, régulent et émettent la chaleur. Ce sont les chaudières, les pompes à chaleur, les réseaux de chaleur urbains, les systèmes utilisant la chaleur solaire ou la biomasse. Couplés au système de distribution et d’émission utilisant un vecteur eau ou air (radiateurs, plancher chauffant, …), ces équipements sont dits centralisés : ils chauffent plusieurs pièces à la fois.
À l’inverse, on peut installer dans les bâtiments, éventuellement en complément des méthodes centralisées, des systèmes dits décentralisés qui produisent et émettent directement et localement la chaleur. Il s’agit principalement du chauffage électrique par effet Joule, présent dans 29% des maisons individuelles en Europe, ou encore du chauffage d’appoint au bois ou à l’électricité.
Des systèmes qui chauffent, mais pas seulement
Certains systèmes de chauffage peuvent servir en même temps à d’autres usages, notamment la production, le stockage et la distribution d’eau chaude sanitaire. Ainsi, une pompe à chaleur peut aussi être appelée chauffe-eau thermodynamique (CET) lorsqu’elle est associée à un ballon de stockage pour remplir ces fonctions. De même, toutes les chaudières peuvent répondre aux besoins d’eau chaude sanitaire, de manière instantanée ou non. Enfin, les systèmes solaires peuvent aussi servir de chauffe-eau, dits chauffe-eau solaires individuels (CESI). Rappelons que la production d’eau chaude peut aussi être réalisée indépendamment du chauffage, notamment avec des chauffe-eau électriques ou au gaz, parfois appelés “cumulus”.
Quels équipements faut-il privilégier ?
Certains équipements sont préférables aux autres selon des critères étudiés par l’ADEME.
Des arguments économiques et de confort thermique
D’une part, une approche économique peut conduire les ménages dont les besoins sont conséquents à adopter un chauffage au gaz ou électrique, plutôt que des systèmes aux coûts d’installation plus élevés comme les pompes à chaleur et les systèmes de chaleur solaire.
Le confort thermique aussi varie selon le système utilisé : un radiateur électrique d’appoint et un chauffage par ventilation chauffent peut-être plus intensément mais aussi plus localement par rapport à un plancher chauffant ou un radiateur à eau, utilisant l’eau comme vecteur.
Et l'environnement dans tout ça ?
Mais le critère à prendre nécessairement en compte aujourd’hui est environnemental : diminuer les besoins en chauffage par des travaux d’isolation et par l’adoption de meilleures pratiques dans le neuf ne suffit pas à faire baisser les émissions de gaz à effet de serre. Il faut aussi mieux s’équiper.
La performance de l’équipement. En analysant la performance énergétique des équipements, certains apparaissent moins intéressants car moins efficaces ; par exemple, les chaudières “basse température” disparaissent de ce fait progressivement. Les radiateurs électriques ont un rendement convenable mais sans potentiel d’amélioration. En revanche, les chaudières à condensation ont un rendement proche de 100% et offrent la possibilité de régler un thermostat en fonction de la loi d’eau, c’est-à-dire en fonction de la température extérieure. Les meilleures performances sont obtenues par les générateurs utilisant des énergies renouvelables tels que les pompes à chaleur ou les chauffe-eau solaires, couplés à des équipements d’appoint. Pour indication, une pompe à chaleur a un coefficient de performance de 4.5 : elle utilise 1kWh d’électricité pour produire 4,5 kWh de chaleur !
Les émissions de CO2 et les rejets de particules fines. De plus, des considérations sur les émissions de gaz à effet de serre et d’autres substances dans l’atmosphère conduisent à favoriser certains équipements, les plus respectueux de la planète. Par exemple, les équipements utilisant le charbon sont en voie de disparition, et l’installation de chaudières à combustible fioul sera interdite à partir de 2022, cette énergie étant fossile et émettrice de GES. De plus, bien que les appareils fonctionnant au bois chauffent efficacement et émettent peu de CO2, ils rejettent beaucoup de particules fines. Par ailleurs, parmi les équipements les plus performants et offrant le meilleur confort thermique, les pompes à chaleur consomment peu d’énergie (sources naturelles et électricité) et n’émettent pas de gaz à effet de serre, contrairement aux chaudières à condensation dont le combustible gaz naturel est une ressource fossile. Néanmoins, de nouvelles ressources sont développées pour faire fonctionner les chaudières de manière plus écologique ; par exemple le gaz vert, issu de la méthanisation.
À retenir
En France, le chauffage est encore un besoin majeur, malgré les avancées en matière de construction et d’isolation. Pour y répondre, de nombreux outils existent, mais il est nécessaire de faire un choix réfléchi lors de l’installation d’un nouvel équipement. Prendre en compte à la fois un budget, une envie de confort et les problématiques environnementales, c’est possible !
Une bonne pratique pour la performance et pour l’environnement serait de privilégier des systèmes fonctionnant aux énergies renouvelables (idéalement les pompes à chaleur) en les combinant, si besoin, à des équipements nécessitant des énergies fossiles mais très performants (chaudière au gaz), ou à des systèmes utilisant des ressources vertes mais moins efficaces (électrique). Cela limite la thermo-sensibilité du réseau électrique national et permet d’optimiser les consommations dans des périodes de faible demande. Dans le même sens, il peut être judicieux de multiplier les usages sur un même équipement, ce qui est concrètement faisable avec des chaudières, des pompes à chaleur ou des chauffe-eau solaires individuels.
Sachez aussi que le domaine du chauffage est en constante évolution, et voit apparaître des modes de consommation alternatifs. Par exemple, l’autoconsommation permet de produire de la chaleur chez soi, à une échelle individuelle, à partir de ressources renouvelables.
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